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Le vieil écolo, ​ce pionnier ! ​
*

Oui, cinquante ans que je le suis : écolo ! Début des années 70. 

En un temps où tout le monde s'en foutait, ​de l'écologie. ​C'était le coeur incontesté des trente glorieuses (appelées « American dream » outre-atlantique). ​
Consommer comme des oies gavées. 
​« Médiocre ; ​mais au moins, ​ça coûte cher ! ​» disait-on en rigolant. ​
Ne surtout pas se poser de questions. ​Et sans savoir que les premières récessions, ​les effondrements écologiques et les criantes injustices sociales allaient bientôt venir... ​

Nous, ​faibles contre-courants dans l'indifférence générale, ​nous intéressions déjà à l'agriculture biologique, ​à une alimentation non-carnée, ​à la production autonome d'énergie, ​à la moindre pollution, ​à la cohérence entre le dire et le faire, ​aux matériaux plus sains, ​aux circuits courts, ​aux trocs, ​au désemballage, ​aux fonctionnements solidaires et collectifs, ​sinon communautaires. ​

Pour la majorité dominante, ​nous n'étions au mieux que des rêveurs, ​des idéalistes, ​des irréalistes ; ​au pire, ​des énergumènes, ​des prophètes de malheur, ​des profiteurs du système, ​voire des extra-terrestres. ​

Nous étions des radicaux tenaces et fiers de l'être. ​Sachant d'avance que la vie se charge bien assez vite de nous ramollir. 

​Il y a ceux qui, ​après 1968, ​ayant considéré qu'ils avaient bien fait la révolution, ​cherchèrent comment bien vendre leur talents et énergies au méga-système (de merde). ​Faut bien gagner sa croûte, ​quoi ! ​Ils devinrent souvent cadres, ​patrons, ​pdg et hauts-fonctionnaires. ​Contribuant activement à faire de notre génération – ​hyper technologies aidant - ​une des plus nuisibles que la Terre ait jamais portée.

Et sans doute pour un peu si possible se déculpabiliser, ​ils se mirent à appeler « Babacool » (« Granola » au Québec) ​ceux qui essayaient de persister à incarner l'après 68. ​Amoindrir et ridiculiser est une bonne tactique pour déprécier ; ​et ainsi s'auto-valoriser malgré tout en contexte ambiguë. ​

D'autre part, ​côté « babacool », ​incarner est fort difficile. ​C'est là où souvent le bât blesse. ​Comment expérimenter et appliquer sans tomber dans les mille pièges du doctrinaire, ​du laxiste, ​du naïf, ​de l'excessif ? ​Faudrait naître avec une maîtrise en psychologie humaine ; ​celle-ci étant particulièrement tordue.



Malgré tout, ​certains « îlots » surent créer des expériences alternatives durables, ​en groupes ou en comités plus restreints (couples, ​individus), ​par innovations dans les manières de procéder et de structurer. ​Ils ont persisté et signé positivement, ​inaugurant de nouvelles attitudes dans le penser et le faire. ​Le mérite de ces démarches plus radicales, ​encore relativement minoritaires, ​étant qu'elles servirent par la suite de référence pour les moins radicaux qui naquirent ou s'éveillèrent un peu plus tard... ​
Mais plusieurs aussi échouèrent malgré d'héroïques essais. ​Leur jeter la pierre ? ​Ils avaient le mérite d'explorer d'autres voies en un temps où on prétendait que les Trente glorieuses sont le rêve ultime et que, ​anyway, ​no other alternative ! ​Faut avoir vécu en ces temps-là pour bien sentir le poids de cette lourde unanimité.

Pour tirer leur épingle financière du jeu et par besoin d'une autre sociabilité, ​certains durent se convertir à des travaux saisonniers, ​à l'artisanat d'art, ​à des emplois dans les secteurs de la santé et de l'éducation ; ​là où il ne faut pas aller trop loin dans le compromis face aux autres et d'abord à soi-même. 

Toujours est-il que notre petite famille (avec 3 enfants) ​persista en tant que néo-ruraux radicaux : ​15 ans sans électricité, ​téléphone ni eau courante. ​Naissance et petite école à la maison + jardins et vache familiale. ​Pendant 15 ans ! ​A moins d'être grandement masochiste, ​c'est que cela nous contentait, ​non ? 

Confort rustique, ​qu'on appelait ça. ​Equipés à l'ancienne mais relativement efficace. ​Pour l'eau, ​joug et seau à puiser tous les jours dans la rivière propre en face (faut dire qu'on était en forêt canadienne à la limite des régions habitées). ​Entre 5 et 8 seaux d'eau par jour pour une famille de 5 personnes. ​Ç''est ce qu'on pourrait appeler de l'auto-rationnement efficace pour ne pas assécher la planète ! ​Et le lave-linge ? ​manuel ! ​Germaine qu'il s'appelait. ​Faut pas croire : ​même avant l'invention des moteurs et ordinateurs, ​l'humanité avait bricolé mille systèmes mécaniques ingénieux à mouvoir par force humaine ou animale. ​Tout cela ayant le mérite de nous garder bien en forme. ​

Vous imaginez, ​les jeunes ! ​Sans téléphone, ​ni fixe et encore moins portable ! ​Pendant 15 ans !!Parfois, ​ma compagne entrouvrait la porte et me lançait : ​« André, ​téléphone ! ​». ​Je commençais de réagir en déposant l'outil en main ; ​et éclatais de rire. ​Bonne blague ! ​Elle m'avait bien eu. ​

Et saisonnier dans un parc national tout proche. ​A l'automne, ​je faisais nos comptes et nous décidions si oui ou non nous allions demander l'assurance-chômage pour l'hiver. ​Et notons qu'en cette époque, ​ces systèmes de protection sociale accompagnaient le citoyen sans le considérer a priori comme suspect. ​Faut dire que c'était avant la casse de l’État-Providence et des filets sociaux. ​Néanmoins, ​certains automnes, ​nous jugions que nous avions assez de petites réserves pour traverser l'hiver (même à 5 personnes) ​; ​et je m'abstenais donc de demander l'assurance-chômage pourtant facilement disponible sur demande. ​

Puis, ​les saisons tournant, ​nous avons – ​ma compagne et moi – ​emprunté des chemins divergents. ​Changeant ainsi la couleur de nos engagements écologiques. ​Pour ma part, ​je glissai alors de l'écologie pratique appliquée vers l'écologie politique viscérale avec, ​à la clef, ​de nombreuses marches et jeûnes militants pendant 30 ans de plus. ​

*

Aujourd'hui, ​je rigole doucement quand je constate que sur la plupart des médias, ​il ne se passe pas un jour sans qu'on nous entretienne de divers dossiers écologiques : ​agriculture bio, ​recyclage, ​circuits courts, ​troc, ​éviter la gabégie d'emballages, ​énergies renouvelables, ​etc. ​Bien sûr, ​ça fait plaisir. ​Et à la fois on remarque qu'on avait simplement eu raison trop tôt. ​Et on se dit : ​« De toute façon, ​il était plus que temps que ça devienne des préoccupations prioritaires». ​Jusqu'à voici à peine quelques années, ​nos sociétés n'en étaient encore qu'au constat du désastre et aux vœux pieux. ​Depuis peu, ​enfin des gestes concrets dans des directions déterminées. ​Et à coup lancé, ​le changement peut aller vite et loin. ​Car cohérence et urgence obligent ! 

​Mais quand même curieux qu'on n'ait pas l'idée de venir nous demander : ​« Mais quelle mouche vous avait piquée pour être déjà comme ça voici 50 ans ? ​Comment avez-vous fait ? ​jusqu’à quel point avez-vous réussi ? ​Comment expliquez-vous vos échecs ? ​».

Allez, ​je suis encore aussi impatient que vous de changements radicaux. ​
Et qu'on enlève le pouvoir à ces dinosaures antédiluviens (le déluge n'est-il pas un immense-méga dérèglement climatique?) ​qui ne jurent que par la croissance et le fric des bourses et actionnaires. ​
En attendant, ​oui, ​je joue au vieux (ce que d'ailleurs je deviens) ​en me permettant de raconter aux plus jeunes les quelques règles de jeu que nous avions adoptées nous pour rester, ​autant que faire se peut, ​cohérents et radicaux : ​
1) ​Cette société étant un tissu de mauvaises habitudes, ​ne pas se gêner pour en changer et expérimenter. ​
2) ​Rien n'est innocent dans le modernisme. ​Le trop efficace, ​trop facile et trop rapide se paie autrement ; ​en agressions multiples sur la Nature et la santé. ​Rester systématiquement méfiant. ​
3) ​Ne pas prétexter des enfants pour s'embourgeoiser. 
​4) ​Toute expérience qui nous semble valable – ​même radicale – ​nous y entrerons en famille, ​aussi avec les enfants. ​Et peu importe les critiques des « raisonnables ». 
​5) ​Mais à la fois, ​éviter la grande idéologie qui s'érige en dogmatisme. ​Car le grand idéologue manque de confrontation au réel. ​Quand il faut couper les bras et les jambes à une partie du réel pour le conformer à l'énoncé de principe, ​c'est que quelque chose ne va plus. 
​6) ​Le premier critère valable restant toujours, ​de toute façon, ​de trouver là où on se sent le mieux dans sa peau. ​
« Suis ton coeur ; ​que ton visage brille durant le temps de ta vie ». ​Haute antiquité égyptienne. ​Une des plus anciennes phrases dont l'humanité se souvienne. ​Et complètement actuel. ​J'ai connu des grands prosélytes du végétarisme qui, ​après 5 ans, ​se remettaient à manger des hamburgers. ​Ils avaient tenté l'expérience ; ​mais cela ne leur ressemblait pas assez.

Autres exemples ? ​Certains jurent par certaines techniques de la permaculture : ​Buttes et paillages. ​Pourtant, ​force est de constater que la butte convient à certains milieux et climats ; ​et pas du tout à d'autres. ​Idem pour le paillage : ​Autant il faut souvent pailler, ​autant ils se trouve aussi des moments pour « dépailler » quand, ​par exemple, ​l'excès d'humidité favorise trop les gastéropodes et la pourriture. 

​Et le véganisme ? ​D'abord, ​pour vous taquiner un peu, ​maintenant sur un tiers des produits bio c'est écrit « Végan » (même quand ça crève les yeux) ​> les communicants sont passés par là... ​Dire que les vieux végétariens de ma sorte (depuis plus de 50 ans) ​n'ont jamais vu le mot « végétarien » écrit nulle part. ​Fallait plutôt se battre pour savoir s'ils n'avaient pas utilisé du saindoux pour leur friture. ​On n'était pas supposé avoir droit de regard sur ce qui se passait en cuisine. ​
Non, ​plus sérieusement, ​je me réjouis vraiment de cet événement imprévisible qui a vu croitre si rapidement la conscience de la maltraitance animale. ​Après tout ce qu'on a fait subir à ces pauvres bêtes, ​merci pour votre venue et exigeante présence. ​Enfin, ​des gens pour rappeler impérativement aux modernes hors-sol que des kilos de viandes, ​se sont d'abord et surtout des animaux très souvent maltraités et cruellement assassinés. ​
Mais à la fois, ​j'ai connu de vieux amis qui en s'installant sur leur ferme ont hésité entre végétarisme et carnivorisme en élevant et tuant eux-mêmes leurs bêtes. ​Ils ont fait ce second choix. ​Et je leur ai dit : ​« Ce ne sera jamais mon choix. ​Mais si vous assumez complètement jusqu'à tuer les bêtes que vous allez manger ; ​et que vous savez le faire avec respect, ​gravité et reconnaissance pour la vie que vous prélevez, ​je comprends et accepte ». ​
Si tous les bouffeurs de bidoches devaient tuer eux-mêmes ce qu'ils consomment… ils seraient beaucoup moins nombreux. ​Déjà que de voir ces meurtres les horripilent. ​Ce pourquoi il se tue en Europe des millions de bêtes tous les jours sans que jamais personne ne les voient mourir !! ​« Si les murs des abattoirs étaient couverts de vitrines, ​tout le monde deviendrait végétarien » déclare Paul McCartney, ​végétarien au long cours. 

​Un mot encore sur la bio. ​Ne pas oublier de favoriser ce qui est de saison et ce qui se produit en circuits courts. ​Et ne pas oublier que si, ​pour obtenir des tomates (même bio) ​en janvier ou février, ​il faut traiter le travailleur du Sud de l'Europe ou du Magreb comme un semi-esclave, ​ce n'est plus de la bio... ​qui se doit d'être aussi sociale ; ​mais encore un subterfuge du capitalisme qui sait s'adapter à toutes les envies consommatrices.

Bref, ​je me sens être ce vieil écolo pionnier ; ​et fier de l'avoir été. ​On a simplement senti avant bien d'autres les priorités et urgences à venir. ​D'ailleurs, ​je suis loin d'être le seul. ​Les campagnes dites retirées ne sont-elles pas pleines de rebelles cachés pour favoriser le troc, ​le circuit court au maximum et ainsi échapper au pouvoir des bureaucrates parisiens ? ​

Mais puisque je m'expose, ​j'assume. ​

Et si vous avez des commentaires, ​envies d'échanges et questions... ​

En ces temps, ​tout presse ! ​Aidons-nous ! ​


André Larivière, ​Début mai 2020




Le jardin, ​espace de résistance 
*

Entre au jardin, ​en poussant le vieux portail. 

​Pour renoncer, ​presque sans t’en rendre compte, ​à la hâte et à l’agitation. ​Pour dilater le temps en oubliant heures et minutes. ​

Pour être " présent au présent ». ​Pour changer de temps et te mettre en fréquence avec la respiration végétale. ​T’adapter au rythme des pousses et appréhender la sagesse des cycles lents. ​T’épater des croissances. ​T’éblouir des bourgeons éclatés, ​des fleurs épanouies et de tout ce qui a explosé en quelques jours d’absence ou même en une seule nuit tiède. ​

T’agenouiller pour mieux toucher et humer l’humus. ​Observer le détail de toutes ces petites vies qui subrepticement grouillent. ​T’inquiéter de la santé des plantules ; ​de leurs aises, ​malaises et cauchemars. ​Biner et masser le sol à leurs pieds. ​Enlever les vigoureuses et envahissantes herbes sauvages qu’on n’oserait quand même pas qualifier de mauvaises. ​

Te réjouir de la lumière qui baigne les plates-bandes ; ​et du lombric bien gras. ​Remuer le puissant purin d’ortie. ​Chercher des astuces pour éloigner campagnols, ​limaces et altises. ​Offrir un festin de compost et de mulch aux plantes nécessiteuses. ​

Le soleil, ​maintenant, ​calme ses ardeurs. ​Aïe ! ​le dos ! ​Il est vrai qu’elle est bien basse, ​cette terre. ​Mettre ton nez dans les corolles et caresser la peau des pétales. ​Arroser ; ​car tu as senti la soif des plantes. ​Arroser avec une eau de pluie longtemps reposée . ​Et cueillir les verdures du jour ; ​celles qui dans une demi-heure se retrouveront dans ton assiette . ​Car « la santé est le plus court chemin de la terre à la bouche » (Lanza del Vasto) ​. ​Fraîcheur et saveur incomparable.

Tiens ! ​En relevant la tête, ​tu constates que le jour baisse tandis que le soleil se rembrume dans un coin d’horizon. 

​Sorti du jardin (bien refermé le portail), ​avec le panier sous le bras qui éclabousse de vert, ​et rasséréné, ​tu reprends le cours de tes humaines affaires. ​Merci au jardin, ​îlot de beauté et de qualité de vie, ​qui te comble au centuple du peu d’attentions et de soins que tu lui donnes. ​Sans parler du temps partagé en plaisirs et bienfaits réciproques. ​Merci jardin ! ​Infime parcelle de notre Terre nourricière qui, ​tout naturellement, ​nous couvre de son abondante générosité.



De plus, ​en jardinant tranquillement, ​tu as échappé à la fébrilité polluante des machines (sur de petites parcelles, ​on peut même éviter le rotoculteur qui sert surtout à multiplier les racines des herbes sauvages) ​; ​tu as échappé à la course à l’argent et à ce hideux monde de réclames qui l’accompagne. 

​Encore mieux, ​tu peux « politiquement » jardiner en évitant OGM, ​hybrides, ​semences Terminator, ​engrais chimiques, ​herbicides et pesticides. ​Et il va sans dire que tu n’as rien à faire des cultures hydroponiques et autres aberrations hors-sol. ​

Tu peux même (ré)apprendre à produire tes propres semences qui seront mieux adaptées à ton terroir et ton climat. ​Le comble de l'autonomie. ​Comme si tu imprimais ton propre argent à la maison. ​Mais pour donner, ​échanger et partager avec tous les copains ! ​Car à ce moment-là, ​tu n'achètes plus 20 graines dans un sachet pour 10€. ​Comme la Nature, ​tu peux te permettre la générosité. ​



Oui ! ​mille fois, ​allons au jardin ; ​pour SAVOIR ce qu’on mange, ​pour se régénérer par un travail aussi sain que l’aliment qu’il produit, ​pour niquer les multinationales terroristes de la Terre. ​ 

Allons au jardin, ​mais aussi sur divers fronts combattre la mortifère loi du fric ainsi que la virulente et irrespectueuse bêtise du court terme. ​Jardin et militance ; ​sinon il pourrait bientôt arriver que notre îlot-jardin soit cerné de Tchernobyls et de Trump agricoles qui déversent à coup de B-52 leurs napalms phyto-sanitaires sur des régions entières incluant nos petites parcelles . ​Il se pourrait même que le jardinier résistant soit un jour identifié à l’axe du mal des mauvais patriotes qui ne font pas tourner allègrement le Saint-Commerce. ​ 

N.B. ​L’été dernier, ​dans de vastes plaines, ​au loin, ​je vis d’énormes et inquiétantes bêtes métalliques grises qui avançaient doucement . ​Pendant deux secondes, ​je me posai la question : ​« Sont-ce là des chars d’assaut ? ​» . ​« Mais non, ​me repris-je en y regardant mieux, ​ce sont de grands engins agricoles . ​» C’est vous dire que la confusion est devenue possible ... ​ 

André Larivière


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